Alors que les taux d’emprunt n’ont jamais été aussi bas, les tensions persistent sur le marché immobilier. Pénurie de logements, difficultés à trouver le bon bien, les futurs acquéreurs doivent jouer des coudes pour acheter l’appartement ou la maison qui leur convient. Des difficultés qui ne sont pas sans peser sur leur enthousiasme et leur moral. Ce sont d’ailleurs autant de paramètres qui entrent aujourd’hui en ligne de compte au moment de choisir leur bien ou de le négocier.

 

Des tensions continuelles sur le marché de l’immobilier

 

Dans la plupart des grandes villes et dans quelques régions de France, la tension du marché ne cesse de croître. Près de la moitié des acquéreurs de ces zones rapportent d’ailleurs qu’ils ressentent constamment ces difficultés et le véritable déséquilibre qui existe entre l’offre et la demande actuelle. Car face à des conditions très propices à l’achat de biens, le nombre d’acquéreurs ne cesse de croitre. Mais parallèlement, le nombre de biens mis sur le marché de la vente reste stable, voir tend à diminuer. Une différence qui commence à peser lourd sur le moral de ces acquéreurs qui peinent à trouver un bien disponible correspondant à leurs critères.

 

Une demande en continuelle hausse

 

Face à ce marché tendu et particulier, les acheteurs restent cependant campés sur leur projet d’acquisition. Ils sont en effet enthousiastes à l’idée d’investir rapidement dans l’immobilier et comptent profiter des conditions exceptionnelles offertes actuellement par les établissements bancaires. Car les taux d’emprunt ne cessent de baisser et sont pour beaucoup, encore plus attractifs que l’année dernière. La grande majorité des français ayant un projet d’achat immobilier reste donc motivés à investir rapidement.

 

Des changements dans la typologie de l’achat

 

Bien que les parts de projets d’achat dans le neuf et dans l’ancien restent assez stables comparativement aux deux dernières années, les acheteurs semblent plus frileux à envisager des investissements locatifs dans le neuf. Il faut dire que les dernières mesures du gouvernement ont pu générer quelques craintes. Le maintien du dispositif Pinel par exemple a engendré un attentisme. Passé l’urgence d’investir pour en profiter, les investisseurs préfèrent attendre et faire mûrir leur projet. L’arrivée du prélèvement à la source a également joué un rôle prépondérant. Mais c’est surtout l’augmentation des prix dans certaines villes tendues qui a freiné considérablement l’envie d’investir dans ce type de logements.

 

De même, on note une diminution du volume de constructions de maisons neuves. Car quand bien même les conditions d’acquisitions sont exceptionnelles, la réduction du PTZ sur les zones rurales et la suppression de l’APL accession ont fait du tort à ce secteur, créant là encore un fort attentisme. Seul l’ancien ne semble pas impacté par ces baisses d’intéressement, même si de nombreux acheteurs potentiels sont régulièrement mis de côté. Ne trouvant pas de biens conformes à leurs attentes ou à leur budget, ils remettent alors leur projet à plus tard.

 

Les préoccupations principales des futurs acquéreurs

 

Ayant parfois retardé leur projet d’achat, les futurs acquéreurs semblent tous donner les mêmes raisons :

 

  • Les ¾ d’entre eux assurent qu’il ne s’agit que d’un contretemps lié à l’absence de biens correspondant à ce qu’ils recherchent.
  • Mais d’autres osent évoquer la flambée des prix de certaines zones particulièrement tendues. Plus de la moitié des futurs acquéreurs qualifient même ces prix de vente « d’irréalistes ».
  • La vitesse à laquelle les biens sont vendus est également régulièrement évoquée. Et elle pèse lourd sur le moral de ces acquéreurs. Car ces derniers doivent alors composer avec une durée de recherche bien plus longue que ces dernières années.

 

Les trois critères de réussite d’un projet ne sont plus aujourd’hui respectés pour le futur acquéreur. Il peine à trouver un bien qui corresponde à ses attentes, à son budget et ne peut plus aujourd’hui prendre le temps de la réflexion avant de faire une offre. Une situation qui entraîne un changement de psychologie de l’achat immobilier.

 

La psychologie de l’achat immobilier dans l’avenir

 

Bien que freinés par les tensions du marché, les futurs acquéreurs semblent rester confiants sur leurs possibilités d’achat dans l’avenir. La grande majorité d’entre eux continue même de penser que la période est propice à l’investissement immobilier. Mais d’autres, nombreux eux-aussi, commencent à envisager une dégradation des conditions de vie en France et ressentent quelques incertitudes. Cela peut alors entraîner une accélération de leur projet ou au contraire, un ralentissement.

 

Le profil du futur acquéreur

 

De plus en plus stressés par un tel projet, les futurs acheteurs doivent composer avec un budget serré, des attentes fortes en ce qui concerne leur nouveau logement mais aussi les angoisses du vendeur qui rachète lui-aussi et doit gérer ce nouveau projet. Et on note que le profil de ces acheteurs est bien différent selon la zone géographique concernée. En zone tendue par exemple, les professionnels de l’immobilier ont le plus souvent affaire à des foyers CSP+ de plus de 2 personnes et dont l’âge est généralement compris entre 35 et 49 ans. Leur budget pour un tel achat (souvent le deuxième achat immobilier de leur vie) est alors compris entre 200 000 et 400 000 euros.

 

En zone non tendue au contraire, on note des profils bien différents. Les foyers sont plutôt CSP- ou inactifs et âgés de moins de 35 ans (et comprennent plus de 2 personnes). La plupart étant primo accédant, ils disposent d’un budget inférieur à 200 000 euros et sont bien plus enthousiastes que les précédents sur leurs chances de trouver le bien dont ils rêvent.

 

Bien que toujours optimistes sur leurs chances de s’offrir le logement qui leur convient, les futurs acheteurs en zone tendue sont les plus touchés par les tensions du marché. Mais ils restent persuadés, tout comme ceux des zones non tendues, que la période est propice à l’investissement immobilier. Avec des taux d’emprunt très bas, leur moral reste tout à fait compatible avec leur envie d’acheter.