Depuis maintenant 10 ans, le secteur bancaire spécifique à l’immobilier n’a cessé de faire évoluer à la baisse ses taux d’emprunt. Car depuis le haut record à plus de 5% de 2008, la moyenne est aujourd’hui comprise entre 1,3% et 1,5%. Cela s’explique en grande partie par la politique de la Banque Centrale Européenne dont le but a été de redresser l’économie après la crise de 2008 en offrant l’opportunité à de nouveaux acquéreurs de se lancer.

 

La situation en mars 2019

Dernier taux moyen constaté récemment par l’observatoire Crédit Logement CSA, celui de mars 2019 est de 1,44% en moyenne (hors assurance et autres frais bancaires). Un taux toujours très bas et plutôt stable depuis janvier 2018. Les banques n’ont donc pas encore fait varier leurs taux (ou alors très légèrement), mais que faut-il attendre pour les deux derniers trimestres de 2019 ?

En étudiant les taux proposés par les courtiers, on peut noter que pour les emprunts d’une durée de 10 ans, le taux au premier trimestre 2019 semble se stabiliser en moyenne sur 1,10% contre 1,40% pour un crédit de 15 ans, sur 1,60% pour une durée de 20 ans, sur 1,80% pour 25 ans et sur 2,40% sur 30 ans.

 

Une politique conquérante de la part des banques

Avec ces taux toujours très bas, les établissements bancaires se sont lancés dans une démarche offensive. De plus en plus de dossiers d’emprunt habituellement peu recherchés ont été acceptés permettant aux banques d’enrichir leur clientèle. Mais si les taux sont restés plutôt stables, les barèmes eux, se sont en revanche complexifiés. Car de nouveaux profils d’emprunteurs intéressent désormais ces établissements : les clients haut de gamme en devenir. Les jeunes actifs avec des revenus évolutifs sont donc devenus les principales cibles en 2018 et donc en 2019. On a alors pu constater un pic des décotes dès 2018 avec des taux jusqu’à 20 centimes inférieurs à leur propre barème lorsqu’ils sont face à des profils qui leur semblent intéressants.

 

A quoi s’attendre pour le reste de l’année 2019 ?

Selon les experts, le marché immobilier ne semble pas propice à une hausse des taux d’emprunt. Car si l’on s’attendait fin 2018 à un changement de cap de la politique des Banques Européennes en matière de taux et donc à une hausse sur le deuxième semestre 2019, il semble depuis quelques semaines que le changement soit tout autre. Suite à des soucis majeurs de conjoncture économique, l’augmentation des taux directeurs de la Banque Centrale Européenne pourrait être retardée, voire même reportée, entrainant possiblement au passage la continuité de la baisse des taux d’emprunt immobilier.

Mais la conjoncture actuelle française a tout de même montré un essoufflement sur le marché immobilier entre janvier et février 2019. Car avec l’entrée en vigueur du prélèvement à la source, l’augmentation du prix de l’immobilier et face à la crise sociale vécue actuellement par la France, les ménages semblent plus frileux à investir. D’autres, continuent à acheter mais augmentent leur durée de remboursement. On note en effet depuis quelques années un allongement de la durée de crédit de près de 22 mois.

 

De grands changements sur le marché du neuf

Autre grande évolution sur le marché immobilier du neuf, la disparition de deux mesures majeures qui favorisaient l’achat de logements neufs de la part de primo-accédants. Car depuis janvier, deux mesures leur sont défavorables : la suppression des APL Accession et la baisse de quotité du prêt à taux zéro sur certaines zones.

 

Taux de crédit et inflation

Autre indicateur à prendre en compte lors de l’étude des taux d’emprunt immobilier : l’inflation. Car depuis janvier 2019 et selon les dernières estimations de l’INSEE, cette dernière serait passée de 1,6% en décembre 2018 à 1,2% en janvier 2019. Et cette baisse impacte directement le taux réel d’emprunt (qui correspond au taux d’intérêt duquel est retiré celui de l’inflation) qui semble désormais s’installer durablement dans le positif. Impossible donc de continuer à « gagner » de l’argent lors d’un emprunt immobilier.

Car dès l’été 2018, le fort taux d’inflation permettait de rendre le crédit immobilier très intéressant en plaçant le taux réel comme négatif. Il était en effet possible de négocier un prêt immobilier à bas coût tandis que les prix à la consommation continuaient à grimper. Ce n’est désormais plus le cas et cette situation pourrait se poursuivre durant les prochains mois, à moins que les établissements bancaires baissent une nouvelle fois leurs taux d’intérêt, passant ainsi sous la barre de celui de l’inflation.

 

Des conditions encore plus avantageuses pour les profils favorables

Grâce à ces taux incroyablement bas, certains acquéreurs aux profils dits « favorables » peuvent sortir leur épingle du jeu et investir dans l’immobilier à des conditions très avantageuses.  Car très intéressants pour les banques, ils peuvent profiter de décotes conséquentes avec des baisses de parfois 20 centimes sur les barèmes de ces établissements. D’autres banques, jusque-là opposées à ce type de pratiques commencent également à y consentir face à de très bons clients.

Avec des taux et des conditions de financement très attractifs, le crédit immobilier n’a jamais été aussi intéressant qu’actuellement. Car avec un taux moyen passé sous la barre des 1,5% et des taux ponctuels parfois à moins de 1%, certains acquéreurs peuvent actuellement investir sans aucun risque dans l’immobilier. L’année 2019 s’annonce donc parfaite pour investir.